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Triathlon de Yokohama: 5 choses que j’ai retenues de cette course

À retenir du WTCS Yokohmana

Photo by: Janos Schmidt/ World Triathlon

Cette fin de semaine avait lieu le triathlon World Triathlon à Yokohama au Japon. C’était un triathlon très important pour plusieurs raisons. Premièrement, les triathlètes qui ne sont pas encore qualifiés pour les Jeux Olympiques voulaient démontrer à leur fédération qu’ils sont le/la meilleur athlète pour représenter leur pays. Également, étant donné que ça fait très longtemps que ces athlètes ne se sont pas affrontés c’était une belle occasion pour ceux-ci de se comparer à leurs compétiteurs à seulement quelques mois des Jeux Olympiques.

Voici 5 choses que j’ai retenu de cette course :

Les Américains (surtout les Américaines!) sont dominants

L’Américaine Taylor Knibb a créé la surprise en remportant le triathlon de Yokohama, grâce à une tactique agressive en vélo. Celle-ci a décidé de s’échapper avec la Néerlandaise Maya Kingma. Le duo a réussi à se créer une avance de plus de 2 minutes sur le peloton. Knibb a rapidement pris la tête en course à pied pour non seulement obtenir la victoire, mais également sa qualification Olympique. Sa compatriote Summer Rappaport qui faisait partie du peloton principal a couru le 10 km le plus rapide pour rattraper Maya Kingma et ainsi monter sur la deuxième marche du podium. Rappaport avait toutefois déjà obtenu sa qualification Olympique en 2019 lors du test event à Tokyo. Une autre Américaine, Taylor Spivey, a réussi à terminer dans le top 5, mais elle était déçue de ce résultats. Elle souhaitait évidemment terminer devant ses compatriotes pour obtenir sa qualification Olympique.

Les États-Unis sont donc devenus une nation dominante du côté féminin. On aurait pu croire suite à la décision de Gwen Jorgensen d’arrêter le triathlon pour se concentrer sur la course à pied en 2016 que les chances de médailles aux Jeux Olympique pour les USA seraient faibles, mais au contraire, les États-Unis ont une incroyable densité de talents chez les femmes!

Chez les hommes, il n’y a pas une aussi grosse densité de talents, mais il y a tout de même quelques triathlètes Américains qui sont capables de monter sur un podium lors d’un triathlon World Triathlon. Matt McElroy a réussi cet exploit en 2019 en terminant deuxième du triathlon World Triathlon de Leeds et cette fin de semaine, son compatriote Morgan Pearson a terminé troisième. Pearson a donc obtenu sa qualification Olympique.

Les deux autres triathlètes Américains ont eu une journée difficile. Ben Kanute a terminé 37ième et Matt McElroy a terminé 24ième. McElroy a souffert d’une blessure au genou 3 semaines avant le triathlon et a dû recevoir 2 filtrations de cortisone pour pouvoir prendre part au triathlon, donc s’il peut guérir rapidement de cette blessure il devrait être capable de se rapprocher du podium.

Superbe performance de Blummenfelt

Blummenfelt a terminé la saison 2020 avec une blessure à la jambe qui l’a empêché de prendre part au triathlon Challenge Daytona. En ce début de saison, on pouvait donc se questionner sur son état de forme. Kristian Blummenfelt a tout de fois démontré qu’il a retrouvé son niveau de forme optimal. L’équipe Norvégienne a passé le printemps en altitude à Sierre Nevada et ce travail a porté ses fruits. Il a réussi à courir plus vite que Vincent Luis, Jelle Geens, Morgan Pearson et Alex Yee pour s’envoler vers la victoire. Le Norvégien démontre donc qu’il est l’un des favoris pour la victoire aux Jeux Olympiques. J’ai aussi l’impression que la Norvège pourrait nous surprendre au relai mixte lors des Jeux Olympiques. Les hommes sont évidemment très talentueux et du côté des femmes deux Norvégiennes ont terminé 24ième et 25ième au triathlon de Yokohama. Celles-ci sont très jeunes et ont peu d’expérience en triathlon donc elles s’améliorent très rapidement. La Norvège pourrait donc être très compétitif lors du relai mixte.

Le Canada

Amélie Kretz a terminé 33ième. Elle aurait souhaité mieux performer en course à pied pour obtenir un meilleur résultat. Toutefois elle a démontré qu’elle peut sortir de l’eau dans le Top 10, ce qui est excellent. Elle a effectivement sorti 8ième de l’eau à seulement 10 secondes de Rappaport. Le Canada va vouloir sélectionner une triathlète qui est capable de sortir parmi les premières hors de l’eau lors du triathlon mixte étant donné que le triathlète mixte débute avec les femmes. Donc en démontrant qu’elle est parmi les meilleures nageuses elle démontre ainsi qu’elle peut offrir une belle performance lors du relai. Si elle peut faire parmi du peloton de tête en natation et en vélo et ainsi donner le relai à son compatriote masculin avec seulement un écart de quelques secondes, cela permet de maintenir les chances de médailles pour le Canada.

Sa compatriote Joanna Brown a terminé 13ième. Brown avait terminé 3ième lors du World Triathlon aux Bermudes en avril 2019, donc elle a les capacités de terminer sur le podium lors d’un triathlon de haut niveau. Ce résultat n’est donc pas exceptionnel mais c’est un bon résultat et elle a encore plusieurs mois pour se perfectionner d’ici les Jeux Olympiques.

Les performances décevantes

On s’attendait à une victoire de Vincent Luis, ou du moins un podium. Le Français a tout de fois terminé 6ième en courant le 10 km 30 secondes plus lentement que Blummenfelt. Ce résultat serait très satisfaisant pour n’importe quel autre triathlète, mais avec Luis nos attentes sont toujours très élevées.

On s’attendait également à une meilleure performance de Jonathan Brownlee qui a terminé 23ième. Jonathan Brownlee est déjà qualifié pour les Jeux Olympiques, mais cette fin de semaine on a pu constater que le meilleur triathlète de l’Angleterre est Alex Yee qui a terminé 4ième.

Katie Zaferes, qui est présentement classée première au monde, a terminé 22ième ce qui est définitivement un résultat décevant, d’autant plus que ses compatriotes Américaines ont très bien performées.

Les aéro-barres personnalisées de Vincent Luis

Bien que la portion vélo n’a pas été un facteur déterminant lors de la course des hommes, contrairement à la course des femmes, on peut s’attendre à ce qu’à Tokyo il y ait plusieurs tentatives d’échappées en vélo. Il est donc important de pouvoir être aérodynamique pour réduire la résistance à l’air si l’on se trouve dans une échappée de seulement quelques triathlètes. Depuis quelques temps, les triathlètes courtes distances accordent une plus grande importance à leur position sur leur vélo et à leur aérodynamisme. Par exemple, Vincent Lui, qui dans toute sa carrière courte distance n’a jamais utilisé des aéro-barres sur son vélo de route a utilisé des aéro-barres personnalisées cette fin de semaine. Il semblerait qu’il ait utilisé des aéro-barres de la compagnie Uniquo custom, soit la même compagnie qui lui a créé des aéro-barres personnalisées pour le triathlon Challenge Daytona. Jonas Schomburg semble également avoir utilisé des aéro-barres personnalisées. Des triathlètes comme Luis, Schomburg et Schoeman ont tout intérêt à être le plus agressif possible lors du vélo afin de ne pas débuter la course à pied aux côtés de Blummenfelt, Yee et Pearson. Donc en optimisant son aérodynamisme de cette façon, il se donne le plus de chances possibles pour pouvoir s’échapper en vélo aux côtés de quelques triathlètes.