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Entrevue avec Alexe Coursol

Une triathlète Québécoise s'entraîne et compétitionne pour l'Université d'Arizona State

Photo by: Nicole Welling/ Alexe Coursol Instagram

TMC: Salut Alexe, merci de prendre le temps de faire cette entrevue. Comment as-tu découvert le sport du triathlon?

Alexe Coursol: Je suis issue d’une famille ou l’activité physique est un mode de vie. À l’âge de sept ans, j’ai commencé le triathlon. Mon frère ainé qui venait de participer au triathlon scolaire de notre école avait reçu un dépliant avec une invitation pour le club de triathlon de notre ville.   Après avoir pris des informations comme il s’agissait d’un club parent/enfant ma mère y a vu une belle opportunité. Nous avons donc intégré, ma mère, mon frère aîné et moi-même le club Tribut et depuis ce temps, je pratique ce sport.

Ta progression en triathlon semble avoir été très rapide, quelles sont selon toi les raisons de ta progression en triathlon?

J’ai toujours eu une progression constante en triathlon débutant en 2016 avec les jeux du Québec, 2017 les jeux du Canada, 2018 ma première coupe continentale, 2019 participations au Championnat du monde Junior, deux ans de covid, et me voici en 2022 où je prendrai part à ma première coupe du monde.

Qu’est-ce qui explique cette rapide progression, je ne pourrais pas expliquer. Je pense que premièrement, il y a beaucoup de génétique, question d’être douée dans le sport et après, c’est la passion et la personnalité de l’athlète qui fait la différence. J’ai toujours été une personne très rêveuse et fonceuse. Lorsque j’ai un objectif en tête, il est dur pour moi de me le sortir de la tête. Après, c’est une question de travailler avec son entraineur, de partager ce rêve de devenir une meilleure athlète chaque année. Mon entraineur Jean-Frédérique Fortin m’a permis de croire en moi à travers les années et sans lui il n’y aurait jamais eu cette progression constante des dernières années.

Quel est jusqu’à maintenant ton plus gros accomplissement en triathlon?

Je dirais que ça change à chaque année. Un des moments que j’ai été le plus heureuse, c’est quand je me suis classée pour les Jeux du Canada. Hors de toute attente, j’ai fait une course à pied parfait pour prendre le premier « spot » des qualifications pour les jeux de la canada. Pendant cette année, j’avais beaucoup de questionnement par rapport à la place du triathlon dans ma vie et si je voulais continuer. Me classer pour cette course, m’a redonné confiance en moi. Après, j’ai réalisé que j’avais un « talent » et depuis j’essaie de travailler très fort pour repousser mes limites et devenir la meilleure athlète que je peux être.

Photo: Nicole Welling/ Alexe Coursol Instagram

Quelles sont tes forces et faiblesses en triathlon?

Techniquement, Je suis bonne pour appliquer les corrections que mon coach me dit. La natation est davantage technique que les autres sports et je suis bonne pour corriger mes lacunes. Je suis aussi bonne dans mon endurance aérobique, ce qui fait que j’ai beaucoup de potentiel dans mon sport.

Mentalement, je suis bonne pour rêver. En temps qu’athlète il est important de se donner des objectifs, mais aussi des rêves. Le rêve me rend plus forte mentalement, car lorsque je souffre pendant mes courses, je pense à mes rêves et cela m’aide à pousser encore plus fort. De plus, chaque année, je me donne des objectifs mentaux à améliorer pour devenir une meilleure athlète et une meilleure personne. Cette année, j’ai comme objectif de prendre le temps de bien faire les choses.

Faiblesse, je pense qu’une de mes faiblesses est mon intensité. Je suis une personne qui vit la vie à 110% et des fois je veux trop en faire, ou j’en fais trop. Je suis impliquée dans mon sport, mon travail, ma famille, l’école et parfois je manque de temps pour moi et pour ma récupération. Je dirais que je dois définitivement essayerd’avoir un équilibre de vie un peu plus sein et prendre des pauses de la vie à chaque semaine.

Tu as joint cette année l’équipe Sun Devils de l’université Arizona State. Comment as-tu pris la décision d’aller t’entraîner et étudier aux États-Unis? Est-ce que c’est l’université qui t’a approchée pour te recruter ou as-tu contacté plusieurs universités?

Personnellement, j’ai eu un recrutement atypique et l’entraineur des Sun Devil à entré en contact avec moi pour savoir quels étaient mes plans pour l’université. Il me restait 5 cours de CEGEP lorsque j’ai pris la décision de me joindre à l’équipe. J’ai donc terminé mon CEGEP et j’ai débuté l’année suivant à l’Université d’Arizona State.

Puisque mon recrutement s’est fait pendant la pandémie je n’ai pas pu visiter l’école, donc mon choix a été basé sur l’expérience et la connexion que j’ai eu avec les deux entraineurs, ainsi que le succès de l’équipe et la force générale du groupe. Les Sun Devil ont gagné 5 titresnationaux consécutifs, l’entraineur a entraîné des athlètes aux olympiques et les filles sont égales ou plus fortes que moi. Cette équipe était exactement ce dont j’avais besoin, un groupe pour me challenger, grandir et apprendre. De plus, l’université d’Arizona State est reconnue à travers le monde entier. Aux États-Unis les ressources pour les étudiants-athlètes sont pratiquement infinies. Pour un mélange de tous ces facteurs, aller étudier aux États-Unis était une avenue très intéressante pour moi.

Est-ce que ce fut difficile de non seulement débuter l’université, mais également de déménager aux États-Unis?

Oui, beaucoup plus que je m’attendais. Je suis une personne qui a eu la chance de voyager beaucoup dans ma vie, voyager seule, voyager pendant la pandémie et toutes ces expériences de voyage ont développé ma capacité à m’adapter. Cependant, débuter, dans un nouvel endroit, avec du nouveau monde, avec une nouvelle culture, un nouvel environnement, ce fut tout qu’un défi. Je ne pense pas que débuté l’université a été le plus difficile pour moi puisque j’ai toujours fait l’école à temps plein et le sport. Cependant, je ne pense pas qu’on réalise le clash culturel entre les Américains et les Québécois. Cela m’a juste fait réaliser comment la culture québécoise est distincte de la culture nord-américaine bien que le mode de vie soit similaire.

Comment fais-tu pour concilier le sport de haut niveau et tes études?

Je pense que pour être en mesure de faire les deux temps pleins, il faut beaucoup de rigueur et d’organisation. Ce n’est pas toujours facile, parfois on se sent à bout, mais on passe à travers. Je pense qu’il est aussi important d’accepter de ne pas toujours avoir 95%. Les athlètes ont tendance à excepter le meilleur d’eux dans toutes les sphères de leur vie, mais en réalité on ne peut pas être 100% performant partout et je pense que c’est important prendre ce facteur en considération.

Photo: Alexe Coursol Instagram

L’entraîneur en chef de l’équipe, Cliff English, est reconnu comme étant un excellent entraîneur. Quelle a été ton expérience jusqu’à maintenant avec cet entraîneur? Est-ce que ta façon de t’entraîner a changé de façon significative?

Cliff est un entraineur très professionnel et avec beaucoup d’expérience. Je l’apprécie beaucoup comme entraineur et nous avons développé une belle complicité d’athlète et entraineur. Bien qu’il entraîne un groupe de 13 filles, je sens qu’il travaille avec chacune d’entre nous pour atteindre nos objectifs personnels et c’est un aspect que j’apprécie beaucoup. Il est une personne très humaine et est respectueux de notre cheminement académique et sportif. Ma façon de m’entrainer à changer, oui. Dans un sens qu’il y avait toute l’intégration à l’université est les coachs ont fait attention à ajuster la charge d’entrainement en conséquence. Cependant, j’adorais les entrainements que je faisais avec Jean-Frédérique et j’ai aussi beaucoup de plaisir à faire ceux-ci.

Quels sont tes objectifs pour l’année 2022?

Cette année, j’aimerais vraiment me qualifier pour les championnats du monde U23. Je pense que j’ai un bon niveau et que je suis prête à compétitionner contre les meilleures au monde. De plus, un de mes objectifs était de participer à ma première coupe du monde et je suis très heureuse de vous annoncer que le 18 juin je vais participer à ma première coupe du monde à Huatulco. J’aimerais faire un podium au championnat canadien U23, ainsi d’atteindre les marches du podium au championnat NCAA universitaire Divion 1. Bref, une saison remplie d’objectif dans lesquelles j’ai très hâte de racer et d’y mettre tout mon énergie.

Est-ce que les prochains Jeux Olympiques à Paris 2024 sont un objectif à moyen terme?

C’est certain que ce serait un bel accomplissement. J’aimerais vraiment ça y participer, est-ce que c’est réaliste? Pour l’instant avec mon niveau actuel, non. Cependant, mon niveau devrait s’améliorer dans les deux prochaines années et j’espère être en mesure d’être compétitive et être dans les meilleures aux Canada en vue des Jeux olympiques pour Paris 2024. La campagne olympique commence cette année, mais je sais que beaucoup peut arriver en deux ans et j’espère pouvoir avoir ma chance.

À plus long terme, quels sont tes objectifs en triathlon et pour tes études? As-tu une idée de ce que tu souhaites faire après tes études et ta carrière en triathlon?

Donc, je fais présentement en bac en marketing digital et communication. J’aimerais compléter ce bac en trois ans et par la suite me dédier à 100% dans mon sport et le développement de mon image de marque. En temps qu’athlète j’ai réalisé qu’il est très important de développer des collaborations avec des entreprises dans le but de promouvoir des compagnies dan lesquelles je crois, mais aussi avoir un support financier qui est indispensable si je veux poursuivre le sport. J’aimerais être une athlète professionnelle et travailler ne collaboration avec des entreprises. Par la suite, après ma carrière de triathlon, j’aimerais rester dans le même domaine, mais partager mon savoir aux autres en devenant agente sportive et un jour bâtir ma propre compagnie.

Pour terminer, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour ta saison 2022?

Cette année, on me souhaite de la santé, car une athlète pas en santé ça ne peut pas s’entrainer ni compétitionner, et comment on appelle les gens qui ne s’entrainent pas et qui ne compétitionnent pas? Pas des athlètes ok bonne journée.

Merci pour ton temps et bon succès!