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Sortir de sa zone de confort

Le but de se sortir de notre zone de confort est d’apprendre en faisant quelque chose de nouveau et en côtoyant des gens qui sont plus expérimentés dans cette discipline ou dans cette distance.

« J’ai déjà prévu de courir 20-30 miles dans le Grand Canyon Jeudi ou Vendredi ». Voici ce que le coureur de trail Jim Walmsley répondait au journaliste de Runner’s World tout juste après avoir couru un demi-marathon en 1 :04 :00. Grâce à ce temps, Walmsley est qualifié pour les Olympic trials sur marathon en 2020. Pourquoi ce résultat est-il impressionnant? 1h04 c’est vite, mais dans le monde de la course à pied ce n’est pas si vite. En fait, Walmsley a franchi la ligne d’arrivée en 27ième position dimanche dernier au demi marathon de Houston au Texas. Ce résultat est impressionnant puisque la distance du demi marathon est loin d’être la distance de prédilection de Walmsley. En effet, Jim Walmsley est un coureur de longue distance. En fait, « longue distance » est un euphémisme, puisque Walmsley compétitionne dans des courses d’une distance de 160 kilomètres! Jim Walmsley est une légende dans le monde de la course en trail. Il a fracassé le record de parcours de la course Western States, longues de 100 miles, avec un temps 14 heures 30 minutes.

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Thanks to @billyyangfilms for putting together this cool clip from @chevronhoustonmarathon! The goal going into this was to hit an Olympic Trials Qualifier for the Half Marathon. I was fortunate enough to walk away with the job done, even if just barely. Late headwinds made for a tricky, faster finish than what I hoped for. Houston Half was really special to be apart of. We had a group of runners that formed going for similar goals of the 64 minute mark for the half. Huge thanks to some of the guys in that group with me @wackera @kevin.iowa @chaseingnumber1 @bguijarro Thanks for letting me keep up on the roads ? Now back to shifting focus to the trails for @thetrailhub ’s Fast 100 Ultra in Hong Kong on February 17th! #timetofly #feedyouradventure #werunwithyou

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Donc courir un demi marathon pour Walmsley est l’équivalent de demander à Kipchoge de courir le sprint. Alors pourquoi Walmsley a-t-il décidé de prendre part à cette course?

Pour sortir de sa zone de confort!

Il désirait se tester sur une distance beaucoup plus courte qu’il a l’habitude de faire. Il voulait se comparer à des coureurs élites qui sont capables de courir tout juste au-dessus de 60 minutes pour le demi marathon. C’était l’occasion pour lui d’entrer en territoire inconnu et de vivre la sensation d’excitation et de nervosité avant le départ. En effet, Walmsley se disait plus nerveux sur la ligne de départ du demi marathon que sur la ligne de départ d’un ultra. Il était plus nerveux pour un demi marathon que pour une course longue de 160 kilomètres à travers les montagnes durant lesquelles il fait parfois face à des ours (ce fut le cas à Western States)!

La raison est qu’à force de prendre part au même évènement sportif on devient habitué et moins on est « challengé ». Un Ironman est un gros exploit pour un novice, mais après une dizaine d’Ironman, on n’est pas aussi nerveux sur la ligne de départ et on n’est pas autant « challengé ». On sait comment gérer notre effort, notre nutrition et comment se préparer pour être prêt le jour. Je crois que l’on devrait tous faire comme Jim Walmsley et sortir de sa zone de confort de temps en temps. Et sortir de notre zone de confort ne signifie pas seulement participer à une course encore plus longue ou plus extrême, ça peut être tout simplement faire un triathlon Sprint, faire une compétition d’athlétisme, de natation ou une course de vélo. Le but de se sortir de notre zone de confort est d’apprendre en faisant quelque chose de nouveau et en côtoyant des gens qui sont plus expérimentés dans cette discipline ou dans cette distance.

Antoine Desroches. Photo: Jerome Bergeron.

C’est aussi une occasion de mettre notre égo de côté et de mettre nos compétences en perspectives. Même si Jim Walmsley est dominant sur les courses en trail et brise des records constamment, il était à près de 4 minutes du vainqueur lors du demi marathon et n’était pas dans le top 20 de la course. Pour un athlète compétitif comme Walmsley, bien qu’il soit conscient que ce n’est pas sa distance de prédilection, c’est un choc pour l’égo, mais également une grosse source de motivation. Pour les prochaines semaines, voire mois, il va penser à cette course durant ses entraînements et ça va le pousser à se dépasser encore plus.

J’essaie aussi de sortir de ma zone de confort assez fréquemment. Par exemple, samedi dernier j’ai participé à une coupe universitaire de natation. J’ai compétitionné contre des nageurs qui nagent deux fois plus souvent que moi par semaine et qui sont beaucoup plus expérimentés. Bien que la natation soit ma force en triathlon, j’étais parmi les plus lents nageurs lors de cette compétition. Sur le coup c’est très décourageant, mais après quelque temps ça devient très motivant pour s’entraîner plus et améliorer ma technique pour devenir plus efficace. Je réalise qu’il y a plusieurs points- physiologiques, biomécaniques, techniques et même tactiques- que je peux améliorer pour devenir un meilleur nageur. Cela va me permettre de nager plus vite lors des triathlons et de brûler moins d’énergie inutilement en étant plus efficace techniquement. Je n’aurais pas découvert tout cela si je n’avais pas décidé de sortir de ma zone de confort.

J’essaie aussi de sortir de ma zone de confort assez fréquemment. Par exemple, samedi dernier j’ai participé à une coupe universitaire de natation.

Quand je pense à la motivation je pense à un feu. On a tous un feu qui brûle à l’intérieur de nous. Parfois le feu brûle très fort, parfois il ne reste que du brasier. Certaines choses comme une citation sur Instagram ou un film comme Rocky Balboa peuvent nous motiver pour quelques temps; c’est l’équivalent d’ajouter un peu d’essence au feu. Ça brûle fort pendant quelque temps mais ça ne dure pas très longtemps. Par contre, se sortir de notre zone de confort, réaliser notre potentiel mais également nos faiblesses, c’est l’équivalent d’ajouter plusieurs grosses buches au feu : c’est une source de motivation constante et pour longtemps. Selon moi, si on ne sort jamais de notre zone de confort et que l’on est confortable dans notre petite routine, notre feu s’éteint progressivement et on n’a plus de raison pour se dépasser de jour après jour. Donc laissez votre égo de côté et inscrivez-vous à une compétition de natation maître, à une course de vélo ou participez à un triathlon Sprint. Compétitionnez avec des gens qui sont meilleurs et plus expérimentés que vous. Vous allez apprendre énormément et vous allez être encore plus motivé pour vous entraîner et vous dépasser.