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Premeditatio Malorum : pré-méditation des maux

Comment faire face à vos craintes et prévoir l'imprévu

Photo: Antoine Desroches

C’est un principe qui vient du stoîcisme, ce courant philosophique qui est caractérisé par une attitude d’indifférence face à la douleur et au courage face aux difficultés de notre existence. Ne vous découragez pas, j’ai fini de parler de philosophie! Cette phrase signifie qu’il faut prévoir tous les obstacles qui pourraient nous arriver et se préparer au pire. C’est un peu pessimiste, non? Non pas vraiment, c’est plutôt une façon de préparer un plan B,C, D… parfois jusqu’à Z pour tout ce que l’on entreprend, que ce soit la création d’une entreprise, la construction d’une maison ou… un triathlon! Et oui, c’est un site de triathlon, pas un site de philosophie, donc il faut bien que l’on parle un peu de triathlon!

Donc ce principe ne signifie pas qu’il faut voir le verre à moitié vide ou lieu d’à moitié plein, mais plutôt qu’il faut se préparer à tout ce qu’il pourrait arriver. Donc non, il ne faut pas être pessimiste, mais plutôt réaliste. Il faut apprendre à réaliser que plusieurs situations hors de notre contrôle peuvent arriver et que l’on peut seulement contrôler les facteurs contrôlables. Dans le monde du business, on appelle le premortem. Au lieu d’analyzer et de refléchir à ce qui ne s’est pas bien déroulé, on prévoit tout ce qui pourrait mal aller. Donc avant le lancement d’un nouveau produit, par exemple une nouvelle application pour cellulaires, on pense à tout ce qui pourrait arriver; l’application ne pourrait pas fonctionner, il pourrait y avoir trop de personnes qui utilisent l’application en même temps ou au contraire pas assez de personnes pourraient télécharger l’application. Donc qu’est-ce que l’on peut faire si chacune de ces situations arrive? Qu’est-ce qui est en notre contrôle.

Photo: Antoine Desroches

L’entrepreneur, podcaster, écrivain (The 4 hour work week, the 4 hour body, the 4 hour chef, Tribes of mentors, Tools of titans) et conférencier Tim Ferris, a renommé le principe Premeditatio Malorum sous le nom de Fear-setting (déterminer ses peurs). Ce principe, basé du principe de « goal setting » permet d’identifier nos peurs et nos craintes afin de les rendre tangibles et de déterminer des solutions dans le cas où ces craintes prennent réellement forme. Je vous invite fortement à regarder son Ted Talk intitulé Why you should define your fears instead of your goals.

L’objectif en identifiant ses plus grandes craintes est de :

  • Rendre ses craintes plus tangibles
  • Prendre un regard plus conservateur sur le côté positif de ce que ce risque peut engendrer
  • Déterminer le coût d’inaction

Pour bien définir vos craintes, tracez trois colonnes : Crainte, Prévention, Solution.

Dans la première colonne vous inscrivez et définissez vos craintes. Dans la deuxième, vous inscrivez comment vous pouvez prévenir cette situation. Finalement dans la dernière colonne vous inscrivez comment vous pouvez régler cette situation si elle se produit.

Photo: Antoine Desroches

Par exemple, si vous planifiez faire votre premier triathlon et l’une de vos craintes est de ne pas savoir quoi faire si vous avez une crevaison en vélo. Tout d’abord, en définissant cette crainte, vous réalisez que ce n’est pas une si grosse crainte que ça. Au lieu d’être nerveux et stressé vous savez maintenant pourquoi vous ressentez ces émotions face à ce premier triathlon et le simple fait d’écrire ses craintes permet de réaliser que ce n’est pas si pire que ça. Ensuite dans la deuxième colonne vous pouvez écrire comment vous allez prévenir ce problème. Tout d’abord, vous allez vous assurer que vos pneus sont dans un bon état, que vous avez une trippe de rechange et vous allez apprendre comment changer votre trippe si besoin. Dans la troisième colonne vous pouvez écrire que vous allez pouvoir changer votre trippe puisque vous avez appris comment et vous avez le matériel nécessaire pour y arriver.

Une autre crainte fréquente en triathlon longue distance est de manquer d’énergie dû à un manque de nutrition.

Définir la crainte Prévention Solution
Manque d’énergie vers la fin du triathlon dû à une manque de nutrition. Planifier une stratégie de nutrition avec un entraîneur et/ou nutritionniste.

 

Apporter quelques gels ou barres en extra en vélo.

 

Mettre des bouteilles, gels et barres dans le « special need bag » (dans le cas d’un Ironman).

Consommer plus de calories (boisson sportive, gels, barres, jujubes etc.)

 

Marcher en traversant les stations d’eau pour pouvoir consommer (et digérer) plus de calories.

 

Réduire sa vitesse tout en consommant plus de calories jusqu’à ce que le niveau d’énergie soit rétabli.

Donc pour chaque problème il y a une solution. Il suffit de définir tous les problèmes qui pourraient arriver et de trouver des solutions en avance. Une bonne façon de procéder est de visualiser en détail votre course afin de déterminer les imprévus qui pourraient arriver ainsi que vos craintes. Donc peu importe quel est votre prochain gros challenge, que ce soit terminer un Ironman ou devenir un triathlète Pro, faites une liste de toutes vos craintes et de tous les imprévus qui pourraient arriver. Mieux vaut être positivement surpris que tout s’est bien passé, que pris au dépourvu lorsqu’un obstacle survient. En déterminant ces obstacles et en trouvant des solutions à ceux-ci vous n’avez aucune raison de ne pas accomplir vos objectifs!

Photo: Antoine Desroches