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Le nouveau guide alimentaire canadien

Ce guide peut être résumé par la citation célèbre de l’un de mes écrivains préférés, Michael Pollan : « Eat food, not too much, mostly plants » (mange de la nourriture, pas trop, surtout des végétaux).

Dans un monde où les débats sur la nutrition sont aussi intenses (sinon plus) que des débats sur la politique et sur la religion, le nouveau guide alimentaire canadien a fait beaucoup jaser. Le nouveau guide a été dévoilé par la ministre de la santé Ginette Petitpas-Taylor mardi dernier, bien que l’on fût déjà au courant des principaux changements apportés à ce guide.

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Les principaux changements

Tout d’abord, la présentation est complètement différente. À la place de l’arc-en-ciel avec les différents groupes alimentaires (viandes et substituts, lait et substituts…) on retrouve une assiette. Je trouve personnellement que c’est un très bon concept (probablement inspiré de l’assiette santé de l’Université Harvard) puisque l’on peut avoir une bonne idée à quoi doit ressembler une assiette santé. Ça ne prend pas un doctorat pour comprendre comment concevoir une assiette santé selon le nouveau guide Canadien, il suffit de regarder l’image. Avec l’ancien guide, c’était plus difficile de s’imaginer à quoi doit ressembler une assiette modèle.

Le deuxième changement important, est le fait que l’on ne parle plus de portions. Donc au lieu de dire que l’on doit manger une certaine quantité d’aliments à grains entiers, on sait que les grains entiers doivent représenter environ le quart de l’assiette. Donc vous pouvez vous débarrasser de votre balance! Je considère que le principe d’utiliser des proportions plutôt que des portions est très réfléchi. Premièrement, la majorité des gens ne calculaient pas leurs portions de toute façon! Deuxièmement, ce nouveau concept priorise davantage une alimentation saine, équilibrée et flexible plutôt qu’une diète stricte où chaque portion doit être calculée au gramme prêt. Troisièmement, dans une société où le problème d’obésité est si important, le fait de mentionner le minimum de portion à manger ne fait pas vraiment de sens. Surtout, que vous et moi, en tant que triathlète, on mange beaucoup plus que les portions recommandées de toute façon! Il fait donc plus de sens d’utiliser des proportions. Ce concept s’adapte donc plus à tous les modes de vie. Une personne peu active, contrairement à une personne qui s’entraîne pour un Ironman, ne va pas manger les mêmes portions, mais les proportions de fruits et légumes, aliments protéinés et de grains entiers devraient être les mêmes.

Le troisième changement significatif, est l’importance consacrée aux sources de protéines végétales. Au lieu de donner le rang de « substituts » à ces sources de protéines végétales, elles sont mises à l’avant plan. Le guide mentionne qu’il faut consommer « des haricots, des lentilles et d’autres légumineuses plusieurs fois par semaine ».

Ce que j’aime du nouveau guide alimentaire

Tel que mentionné, j’aime beaucoup le concept d’assiette et de proportions. J’aime aussi l’importance consacrée aux légumes, grains entiers et sources de protéines végétales. Peu importe si vous êtes omnivore, végétarien, végétalien, vous pouvez suivre ce guide alimentaire. Je suis également en faveur de la promotion de l’eau comme boisson de choix. Il ne fait aucun doute que la majorité des gens consomment trop de jus, de boissons sucrées et de boissons gazeuses. Évidemment, lors d’un entraînement ou d’une course, les boissons sportives ont leur place, mais dans la vie quotidienne on devrait tous prioriser l’eau. Finalement, j’aime beaucoup les conseils tels que « prenez conscience de vos habitudes alimentaires », « cuisinez plus souvent », « savourez vos aliments », « prenez vos repas en bonne compagnie », « limitez la consommation d’aliments élevés en sodium, sucres ou en gras saturés » et « restez vigilant face au marketing alimentaire ».

En tant qu’athlète, nous avons tous un mode de vie effréné. On se lève à 5 heure du matin pour aller nager, donc on mange rapidement dans l’auto ou dans le vestiaire. On finit de nager et on mange encore dans l’auto ou tout en travaillant. Ce rythme de vie continu jusqu’au souper…durant lequel on reste figé sur notre cellulaire tout en mangeant! Au lieu de prendre le temps de cuisiner et de manger en famille ou entre amis, sans distractions, on mange sur le pouce ou devant un écran. Ça nous force à manger vite, à manger des aliments transformés et à manger sans déguster ce que l’on mange et sans laisser notre organisme digérer et assimiler les nutriments. Et bien que j’écrive tout ça, je ne suis pas mieux! La majorité du temps je ne prends pas le temps de m’asseoir pour manger parce que j’ai constamment quelque chose à faire ou un endroit où aller. Je crois qu’à force de manger sur le vélo ou en courant, on oublie que la nourriture n’est pas seulement une source d’énergie; les repas sont un moment pour relaxer, pour déconnecter de notre travail (et de nos écrans) et de connecter avec des humains. Les repas devraient être un « TIME OUT » dans notre vie de fou! De tous les éléments du nouveau guide alimentaire canadien, j’apprécie particulièrement donc le fait qu’il est mentionné qu’il faut prendre le temps de « savourer des repas en bonne compagnie ».

Bref, comme vous l’avez probablement déjà réalisé j’aime beaucoup le nouveau guide alimentaire canadien. Ce guide peut être résumé par la citation célèbre de l’un de mes écrivains préférés, Michael Pollan : « Eat food, not too much, mostly plants » (mange de la nourriture, pas trop, surtout des végétaux).