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90% mental, 10% physique

Comment devenir un meilleur athlète en devenant plus fort mentalement

On le dit souvent : le sport est 10 % physique et 90 % mental. On peut évidemment argumenter sur le pourcentage, mais le point est que l’aspect mental affecte grandement la performance, et ce peu importe le sport, que ce soit du golf ou un Ironman. Cependant, la façon dont l’aspect mental affecte la performance diffère de sport en sport. Au golf et similairement au tennis et au baseball, il faut être apte à se concentrer à chaque coup et effectuer le meilleur coup possible peu importe si on a manqué notre coup précèdent et peu importer si c’est le coup qui peut vous faire gagner ou perdre la partie. Il faut être stoïque et ne pas être affecté et ébranlé par les circonstances et nos émotions.

Photo courtesy of Antoine J. Desroches

Lors d’un Ironman ou n’importe quelle épreuve d’endurance, l’aspect mental est la petite voix qui nous supplie de ralentir ou d’arrêter au 30e kilomètre du marathon ou au milieu du parcours de vélo lorsque nos jambes sont épuisées et que l’on ne sait pas comment on va pouvoir terminer la course. Cette voix est là dans notre tête à chaque fois que l’on pousse nos limites, que ce soit lors d’un triathlon sprint ou Ironman et même lors de nos entraînements.

Cette petite voix nous dit :

« Ralentis, tu vas trop vite, tu peux marcher un peu »

« Tu n’as pas besoin de faire le dernier intervalle, tu as déjà fait un bon entraînement »

« Arrête de courir ça fait trop mal! »

Une épreuve d’endurance est un combat constant entre la tête et le coeur. Votre tête est rationnelle et veut empêcher vos muscles de souffrir autant. Mais votre cœur, votre passion pour le sport, votre volonté, vous poussent à continuer et à ne pas écouter la voix qui vous supplie d’abandonner.

Mais comment peut-on s’assurer que l’on va vaincre le combat avec cette voix dans votre tête lors de votre prochaine compétition ou votre prochain gros entraînement?

Canada’s Antoine Jolicoeur Desroches at 2016 Ironman 70.3 Texas

Premièrement, réfléchissez aux raisons pour lesquelles vous faîtes du sport? Comme l’explique l’auteur Simon Sinek dans son livre « Start with Why », chaque accomplissement, que ce soit fonder une compagnie, écrire un livre ou terminer un Ironman, doit partir d’une volonté profonde et fondée. Par exemple, pourquoi quelqu’un veut fonder une compagnie. Est-ce que c’est seulement pour faire beaucoup d’argent et pour le prestige que ça va apporter ou c’est pour une raison plus profonde telle que d’aider des gens dans le besoin ou régler un réel problème. Prenez le temps pour vraiment réfléchir aux raisons que vous faîtes ce sport pour bien connaître ce qui vous motive à persévérer et ne pas abandonner lorsque c’est difficile.

Deuxièmement, divisez la course en petits segments. Un triathlon, un marathon, un swim-run ou n’importe quel évènement sportif est long et ça peut être décourageant de penser au nombre de kilomètre restant. Si vous débutez votre Ironman et pensez déjà au marathon que vous allez devoir courir, la journée va être longue! Que ce soit un triathlon sprint ou Ironman, divisez la course en le plus de segments possibles. Lorsque je faisais des triathlons ITU la seule chose à laquelle je pensais sur la ligne du départ était de me rendre à la première bouée le plus rapidement possible. Je savais que je devais absolument être parmi les premiers autour de la première bouée pour pouvoir avoir une bonne natation et donc être dans le premier peloton. Lorsque j’étais dans le peloton et que j’étais nerveux à cause des nombreux virages et du risque d’accidents, je ne pensais qu’à terminer la prochaine boucle jusqu’à ce que le vélo soit terminé. En Ironman c’est la même chose, je ne fais que penser à me rendre à la prochaine bouée en natation ou la prochaine côte ou station d’eau en vélo et en course à pied. Si je suis au début du vélo et que je pense aux 180 km que je dois franchir je vais être découragé, donc je divise la course en plusieurs segments, par exemple, la montée Ryan, la 117, le retour de la 117, la montée Ryan, Duplessis etc. Je fais la même chose en course à pied. Et je me pratique lors de mes entraînements, particulièrement lors de mes longues sorties de course à pied. Lorsque je cours, par exemple, 35 kilomètre je vais diviser la course en segments de 10 km puis de 5 km. J’analyse mes temps pour chacun des segments et ça me fait oublier le fait qu’il reste plusieurs kilomètres encore à parcourir.

Finalement, l’aspect mental du sport, tout comme l’aspect physique, est un aspect de la performance que l’on doit maîtriser et entraîner pour performer. Que ce soit en discutant de vos craintes avec un entraîneur ou un psychologue sportif, en lisant des livres sur la psychologie sportive, en méditant, en se répétant des mantras avant ou pendant les courses, et/ou en visualisant votre course. Il ne faut absolument pas négliger cet aspect si important de la compétition, puisqu’à quoi bon s’entraîner à chaque jour en natation, vélo et course si on craque à chaque fois que l’on fait face à de l’adversité lors d’une compétition.

Bon entraînement!